Logo of african lease

Les Zones économiques spéciales se développent rapidement en Afrique, apportant autant de défis que d’opportunités. Excellence participe à l’évaluation de l’impact au Togo

Synthèse

Les pays de l'Afrique de l'Ouest exportent en majorité des produits agricoles ou miniers bruts non transformés. Selon le site de la Communauté économique des états de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), « Le cacao et les aliments à base de cacao (5% des exportations), les pierres précieuses (3%) et le coton, les fruits, les plastiques, le bois et les produits ligneux, le poisson et les crustacés (environ 1%), constituent avec les hydrocarbures les principaux produits d'exportation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest ». À l'inverse, les importations sont principalement constituées de produits manufacturés. Selon la CEDEAO, les pays de la communauté économique importent en majorité les automobiles, les tracteurs, les cycles et les autres véhicules, les machines, les appareils mécaniques et les chaudières, les machines et les appareils électriques, les céréales, les plastiques, la ferronnerie, le fer et l'acier, la fonte, l'acier, les produits pharmaceutiques, le poisson et les fruits de mer.

Cette position d'importateurs de la majorité des produits manufacturés utilisés cause des déficits sérieux dans la balance commerciale de nos pays d'Afrique de l'Ouest et ajoute aux difficultés sociales et financières endémiques de la zone. Le défi majeur de l'Afrique de l'Ouest en 2022 reste la création de chaînes de valeur ayant la capacité de tirer son économie vers l'avant et de réduire l'écart avec les économies dites « développées ». Relever avec succès ce défi majeur implique un impact positif réel sur la vie des populations et le climat économique, culturel et social des pays de la zone. Certains pays de l'Afrique de l'Ouest francophone, notamment le Gabon, le Bénin, le Togo, la Côte d'Ivoire et le Tchad, ont fait un pas en avant en créant, avec l'aide d'Arise, des zones économiques spécialisées au sein même de leurs États.

Les ambitions des zones économiques spécialisées

Arise IIP conçoit « des solutions sur mesure pour permettre la transformation durable et locale des matières premières, stimuler les exportations et promouvoir le commerce ».

À travers ses plateformes économiques intégrées, Arise IIP poursuit un double objectif :

  • Contribuer au développement d'économies plus compétitives et de sociétés plus équitables pour demain, afin d'atteindre une plus grande égalité des revenus en Afrique.
  • Faire passer l'Afrique d'un fournisseur mondial de matières premières à une puissance manufacturière globale.

Pour atteindre ces objectifs, les zones économiques spécialisées sont conçues sur le modèle de partenariats public-privé, schéma permettant l'entrée de capitaux frais étrangers dans le pays pour permettre un développement industriel réel et durable sans exercer de pression financière supplémentaire sur son économie. En retour, les investisseurs bénéficient de facilités administratives, fiscales et douanières très compétitives.

L'impact des plateformes intégrées sur l'économie

Plusieurs bénéfices sont attendus des plateformes industrielles intégrées sur l'économie des pays dans lesquels elles sont développées. Le premier est la création d'emplois pour les populations locales. S'ajoutent le développement de chaînes de valeurs sur les produits agricoles d'exportation comme le soja, le coton ou encore le bois, et la création d'industries locales sur des segments comme la métallurgie ou le textile. Cette industrialisation locale devrait ouvrir de nouveaux vecteurs d'exportation et donner un nouveau souffle au commerce international, tout en permettant aux populations d'acheter à prix réduits des produits jusque là importés et taxés. De plus, la compétitivité des environnements ruraux est également visée, les plateformes industrielles locales étant appelées à offrir aux fermes et agriculteurs des prix d'achat bord-champs plus intéressants que ceux pratiqués par des acheteurs étrangers.

Cependant, qui dit industrialisation dit impacts environnementaux, responsabilité sociale, viabilité financière. Des villages ont ou seront-ils déplacés ? Quelles sont les conséquences sur les petits opérateurs qui importaient des produits de l'étranger ? L'opportunité de revenus plus élevés issus d'exploitations agricoles ne pousserait-elle pas à la création de fermes industrielles qui menaceraient l'existence des agriculteurs et éleveurs ruraux ou de petite taille ? La population ressent-elle dans sa vie quotidienne une amélioration sur la disponibilité des produits fabriqués localement et les prix pratiqués par les points de vente ? Telles sont quelques-unes des questions qui conduisent à la détermination d'indicateurs permettant de mesurer l'impact réel d'une plateforme industrielle intégrée sur l'économie. Bien-sûr, il convient de mesurer les impacts positifs et de déterminer les leviers permettant de les accentuer, et les impacts négatifs et les leviers permettant de les atténuer.

Excellence fait partie d'un groupe d'experts internationaux ayant pour chef de fil le cabinet Dalberg et ayant pour objectif de bâtir un modèle économique dynamique, devant servir à mesurer les impacts socioéconomiques des plateformes industrielles intégrées de plusieurs pays de l'Afrique francophone (Ouest et Centre). Nos travaux se concentrent sur l'impact de la Plateforme Industrielle d'Adétikopé (PIA) sur l'économie togolaise.